Voici une histoire de personnage que j'ai fait pour un forum RPG. Parmi toutes les fiches que j'ai fait, c'est la plus originale et la plus complète. Malgré le fait que j'utilise un peu la mythologie scandinave, il faut que je vous dise que le forum est situé dans l'univers des Chevaliers d'Émeraude. Ça pourrait aider à la compréhension de l'histoire =)
Voilà, j'espère que vous apprécierez ! Vos commentaires sont les bienvenues !
Je ne suis ni humaine, ni être vivant.
Je ne suis qu’une simple création d’Yggdrasil.
Création
Je suis née d’une pousse d’un Arbre Monde. Celui-ci, seul et éloigné de la vie qui y régnait dans les plaines de lumière décida un beau jour de me créer. Yggdrasil, tel est le nom de mon créateur mit des années à former un simple cocon, mais déjà à l’intérieur je vivais et prenais lentement forme. Tandis que je me composais, Yggdrasil me transmettait toute ses connaissances sur le monde dans lequel je vivrais. Me parlant de la verdure que possédait chaque racoin du continent à l’eau limpide qui le traversait inlassablement. J’appris le nom de tous les royaumes et continents que ce monde possédait ainsi que les diverses races qui peuplaient Enkidiev. Mon créateur était heureux de pouvoir enfin partager avec quelqu’un. Même si je n’étais pas encore réellement «quelqu’un». Malgré tout, cela lui suffit pour retrouver son feuillage et sa vigueur d’antan.
Aveugle dans ce cocon d’écorce vide de lumière, Yggdrasil me décrivait tout avec une telle précision que j’avais l’impression de voir et de vivre chaque évènement qui se déroulait sur le continent. Les siècles passèrent, à travers des échanges des plus captivants où j’appris à connaitre ce monde qui m’était encore inconnu.
Un jour, près de mille ans après ma création, je me sentais légèrement à l’étroit dans mon enveloppe protectrice. J’étais devenue si grande que je ne pouvais me permettre de vivre plus longtemps à l’intérieur de mon confort. J’en parlai à l’Arbre Monde, et il fût du même avis que moi : Je devais à mon tour découvrir le monde. Confiante, je me mis à pousser avec mes mains et mes pieds sur le cocon. Sans succès, l’enveloppe était bien trop solide ! Pourtant, je ne lâchais pas prise et j’ai continuée à marteler l’écorce jusqu’à ce qu’une faille se soit créée et qu’un mince fil lumineux pénètre dans mon espace. Un étrange liquide salé s’est mit à rouler sur mes joues et mes yeux furent prit d’une telle douleur que j’en aie hurlée des heures durant. Yggdrasil m’encourageait à persévérer et lorsque j’ai enfin rouvert les yeux, le filet de lumière avait disparut. Je repris donc ma besogne avec plus de vigueur, découvrant mes muscles et formant mon endurance.
Ce sont les rayons de lune qui accueillirent ma sortie au bout de trois mois. Épuisée, j’entendis le bruissement des feuilles d’Yggdrasil me féliciter tant il était fier de moi. Pour la première fois, j’ai pu enfin observée ce bel astre dont Il m’avait longtemps parlé et surtout, j’ai enfin pu voir le voir Lui, l’Arbre Monde, cet arbre majestueux qui a mit plus de mille cent quarante-sept ans à me fabriquer. Émerveillée par tant de beauté et particulièrement fatiguée, je m’adossai sur son écorce rugueuse, face à la lune. Son feuillage brisant le silence, mon Créateur me parlait. Un doux murmure se baladant dans le vent, comme un souffle, se faufila jusqu’à mes oreilles. Un mot. Un mot qui finit de me compléter :
«Hécate»
J’étais enfin créée.
Découverte
Cinq milles ans passèrent durant lesquelles j’appris à me servir de la puissance de la lune et d’Yggdrasil. Grâce aux rayons lunaires, je pouvais manier la lumière comme une arme, de la simple lumière dans les endroits les plus sombres, je pouvais compacter cette lumière en un point central jusqu’à la rendre solide et m’en servir comme arme. Avec mon Créateur, j’appris à m’en servir. L’Arbre Monde m’apprit à écouter la nature et même parler avec eux. Yggdrasil m’enseigna à canaliser mon énergie afin de bien contrôler mes pouvoirs et mon énergie. Beaucoup de ma puissance est dû à ma proximité avec Yggdrasil et dès que je m’en éloigne trop, ou s’il se fait de mauvaise humeur, comme il lui arrive parfois, la puissance de mes pouvoirs s’en voit atteint. Toute mon énergie et une partie de ma puissance venant aussi de la lune, mes pouvoirs se voient considérablement réduit lorsque je me bats au soleil et une immense fatigue s’empare de moi. Dans ces moments, je dois me ressourcer auprès d’Yggdrasil.
Tous les Dieux furent immédiatement mit au courant de ma faiblesse et j’en fus réduite à être une divinité mineur où l’on m’attribua le titre de «Celle qui guide les âmes». Un travail qui s’effectuait généralement la nuit. Mon devoir était de ramener les âmes égarées dans les plaines de lumière. Une grande déception m’envahit et c’est sans entrain que j’exécutais ce travail. L’Arbre Monde avait ressenti ma tristesse, mais impuissant face aux Dieux, il ne put que m’encourager à poursuivre, que j’étais jeune et lorsque l’on reconnaitra mon véritable talent, on m’attribuera un meilleur titre. Cependant, je n’en étais pas convaincue.
Deux milles ans passèrent et les Dieux n’avaient pas l’intention de m’octroyer un meilleur statu et j’en fis part à Yggdrasil. L’Arbre Monde m’expliqua son incapacité à raisonner les Dieux, qu’ils ne voulaient pas laisser une «création» d’un arbre, comme moi, devenir un être important. Les Dieux me croient sans sentiment, sans âme. Les Dieux ont osés insultés mon Créateur, alors Yggdrasil veut leur prouver le contraire.
Il me présenta Naej, un vieil Immortel ambitieux à l’allure jeune possédant les mêmes buts que moi : être reconnu par les Dieux supérieurs. Réticent, nous avons finalement appris à se connaitre et même par éprouver quelques sentiments l’un pour l’autre, mais nous restions très discret sur ce détail. Naej était de sept miles ans mon ainé et m’appris encore beaucoup sur le monde qui m’entourait. Selon lui, les Dieux étaient des êtres égoïstes qui ne pensaient qu’à leur grandeur. Évidement, j’adhérai à ses pensées. À un point tel que j’ai cessée de guider les âmes perdues vers les plaines de lumière. Plusieurs années durant, j’entendais leur plainte de désespoir, mais j’en devins rapidement indifférente. Les Dieux me reprochèrent mon irresponsabilité. Selon eux, Yggdrasil n’aurait jamais dû me créer, j’étais une plaie pour eux. Je désobéissais de plus en plus régulièrement à leur ordre et ils ont finit par me retirer mon titre de «Celle qui guide les âmes». Les Dieux m’ont interdit tout contact avec les autres Dieux et Immortels et je fus expulsée du domaine des dieux avec Naej pour insubordination et profanation.
νεκρομαντία
Yggdrasil pardonna mon écart de conduite, Il me disait que tout allait se rétablir dans quelques centaines d’années, que cet écart de conduite était dû à mon manque d’expérience. Je lui en fus reconnaissante de ne pas me rejetée. Je n’avais plus de nouvelles de Naej, car suite à la proclamation du verdict divin, l’Immortel avait disparut. Je coulais désormais une vie très tranquille avec Yggdrasil, profitant des siècles à venir pour parfaire ma maitrise sur la lumière lunaire et canaliser mon énergie afin d’être moins désavantagée lors de mes balades ou combats diurnes. Parfois, les Dieux supérieurs venaient me rendre visite. Ils étaient prêts à me reprendre au Panthéon et tournée la page si je pardonnais mes agissements passés. Toutes les tentatives des Dieux furent marquées par de cuisants échecs. Mon esprit était trop fermé et la philosophie de Naej était désormais trop ancrée en moi pour accorder mon pardon et ma confiance à ceux qui ne m’ont jamais traitée comme leur égale.
Un après-midi, alors que je dormais sur une branche de mon Créateur, je fus réveillée par un bruit de pas. Silencieux et léger. Un bruit de pas reconnaissable entre mille. Naej ! Je me redressai précipitamment pour constater sa présence au pied de l’Arbre Monde. Une lueur étrange dansait dans ses yeux gris acier. En quelques acrobaties, je le rejoins au sol et sans s’attarder il me raconta ses péripéties sur Enkidiev. Une histoire d’invasion, d’un Empereur mi-homme mi-insecte, de chevaliers portant des cuirasses vert émeraude, de combat sanglant et de porteur de lumière. Je m’étais déjà aventurée sur le continent, mais jamais je m’étais attardée aux histoires qui s’y déroulaient. J’eus un léger regret quand à mon ancien poste de «Celle qui guide les âmes».
Sur Enkidiev, Naej m’expliqua qu’il avait fait la fabuleuse rencontre d’un vieux sorcier qui lui enseigna l’art de communiquer avec les morts et d’invoquer leur corps. Si à mes débuts je fus surprise d’avoir la capacité de parler avec les morts, aujourd’hui ils ne m’impressionnaient plus. Cependant, l’invocation des corps attira mon attention et Naej le remarqua bien rapidement suite à mes nombreuses questions auxquelles il répondit calmement. Les jours passèrent et je me montrais de plus en plus intéressée par ce pouvoir. Avec cette aptitude, les Dieux n’auraient d’autre choix que de me prendre en leur sein. Toutefois, l’Immortel se montrait hésitant à m’enseigner les rudiments de cet art. Mais je persévérais dans mes sollicitations et suite à mes incessantes demandes, il abdiqua.
Il était impossible de pratiquer l’invocation des corps des âmes déchues dans les plaines de lumière car elles étaient trop pures, nous nous rendîmes donc, un soir, sur le continent des Hommes.
La technique était assez simple et rapidement j’invoquai de petits oiseaux et animaux nocturnes. Grâce à la lune qui était pleine, mon énergie était à son plus haut et ma puissance semblait inépuisable. Jamais je n’avais senti autant de vitalité circuler en moi. Avec l’aide de Naej, je pratiquai toute la nuit et à l’aube, j’étais capable d’invoquer le corps d’un jeune enfant. Les soirs suivant, bien que la lune ne fût pas aussi belle et complète que le premier soir, elle me donnait l’énergie nécessaire pour parfaire mon art et en une quinzaine de soirs, je maitrisais assez ce nouveau pouvoir pour invoquer plusieurs corps à la fois.
Exil
Yggdrasil était heureux que j’aie de nouveau la motivation de rejoindre les rangs des Dieux supérieurs. Son feuillage était plus verdoyant que jamais et son écorce plus robuste que le roc. Il était fier de sa Création. Fier de sa belle Hécate. C’est sur cette bonne pensée que je me rendis à l’assemblée des Dieux supérieurs et il fût sans dire que ma présence les estomaqua. Légèrement intimidée par leur prestance et la puissance qui se dégageaient d’eux, je leur exposai mon nouvel art. Suite à ma présentation, ils se réunirent quelques instants et la réponse que j’entendis me bouleversa :
- Hécate, ton «art» comme tu le dis si bien, est de la sorcellerie, de la magie noire si tu préfères. En invoquant les corps des âmes macchabées, tu portes outrage à leur intégrité et à leur repos éternel. Non, ne parles pas, laisse-moi terminer. Pour avoir exercée avec intérêt cette magie obscure nous te condamnons à vivre les cinq cents prochaines années de ta vie sur Enkidiev afin que tu comprennes l’importance et le respect que portent les humains sur la vie.
L’Ancien avait bien insisté sur les mots «importance» et «respect». Un vide se créa en moi. Un vide dans lequel je m’engouffrais de plus en plus profondément. Un vide si sombre qu’il me rappela mon premier millénaire. L’Ancien poursuivit, il ne semblait pas en avoir finit avec moi :
- Yggdrasil est bon et nous sommes conscients que tu ne peux vivre très longtemps sans son pouvoir à proximité. Nous te permettons donc de voir l’Arbre Monde quand bon te semble. Mais tu ne pourras t’éloigner de lui à plus de cent mètres, sans quoi, une barrière te bloquera le passage. Considère-toi chanceuse, nous avons été très clément à ton égard, tu es jeune et il te reste beaucoup à apprendre. C’est à pas lent, le regard perdu dans le vague que je me rendis auprès de mon Créateur afin de lui annoncer la triste nouvelle. Alors que la haine, la colère et l’incompréhension envahissait mon esprit, l’Arbre Monde tenta de m’apaiser, m’exposant les bons côtés de cet exil forcé. Mais je ne l’écoutais plus. Déjà, je songeais à tout ce que je pouvais faire sur Enkidiev afin d’avoir la reconnaissance des Dieux supérieurs. Je devais leur prouver mon utilité, malgré ma maitrise quant à l’invocation des corps défunts qui ne semblait pas leur plaire. Je devais leur montrer que ce pouvoir avait son utilité et c’est ce que je leur prouverais au cours de ma condamnation !
Sujet: Mes p'tites créations ^^ 
Sam 11 Aoû - 0:01
